Hypnose éricksonienne

Hypnose éricksonienne
Consultant Ressources Humaines, Hypnothérapeute, Coach

mardi 28 juin 2011

SE LIBERER DES MALAISES et DES MALADIES par l'accés au MEILLEUR DE SOI

KAIROS DEVELOPPEMENT TRANS-FORMATIONS LILLE CONSULTATIONS HYPNOSE ERICKSONIENNE et COACHING ORIENTATION PALO ALTO

UN AUTRE  REGARD sur LA SANTE
Le chemin vers le meilleur de soi peut-il aider à se libérer des malaises, des maladies ?
  • Publié par Jean-Paul PARENT le mercredi 30 mars 2011  

J’ai écrit cet article suite à une rencontre, à l’université de Valenciennes,  avec Guy CORNEAU, psychanalyste jungien et auteur de l’ouvrage  « LE MEILLEUR DE SOI » qui a inspiré ce texte.
 Pour l’introduire, je vais faire référence au cœur physiologique, l’organe essentiel et principal du corps humain.
Son travail vise à pomper le sang et à le transporter par les artères jusqu’aux cellules. Le cœur joue un rôle central et fonctionnel se mettant en relation avec toutes les parties du corps en contribuant à l’oxygénation des tissus. "Cette pompe est animée, des la naissance par une pulsion. Elle bat, pulse en assurant ainsi le rythme de la circulation du sang, de son flux et reflux ; Le cœur est donc responsable du mouvement.
Le mouvement principal du cœur alterne systole et diastole, autrement dit contraction et expansion."
Vous savez, les fameux chiffres quand un médecin vous prend la tension artérielle.
Contraction et expansion, ce rythme de base est en lien direct avec le travail des poumons et s’appelle inspiration et expiration. Ce rythme fondamental se répercute à d’autres niveaux de l’être.
Le double mouvement du cœur devient alors impression et expression. L’impression correspond au mouvement d’inspiration : pensées, intuitions, sentiments, événements s’impriment en nous.
L’expression correspond au moment de l’expiration. Des choses nous ont impressionné, nous les avons inspirées, elles nous ont inspiré, et nous avons diverses réactions.
Nous nous exprimons, nous créons, nous unissons notre être intime à l’univers.
Par exemple, regardez ces milliers de personnes qui se battent ou se sont battus pour la liberté et la dignité des hommes et des femmes sur la planète, l’histoire en garde des traces ainsi que l’humanité.
Vous avez reçu l’aide, l’écoute, le soutien au moment d’épreuves et d’événements douloureux, ces émotions et ces actions feront partie de votre être et/ou de celui ou celle qui en a bénéficié. Nous apportons notre contribution à l’univers .N’ayons pas peur de cette expression.
L’univers d’un homme en souffrance, l’univers d’un quartier stigmatisé par l’exclusion, l’univers d’un enfant maltraité, l’univers d’un demandeur d’emploi écrasé par les aberrations administratives, l’univers d’une ville prospère, d’un pays, d’un continent, l’univers d’une planète connecté par la toile du web….
Tout dans l’univers est en mouvement. Des conditions climatiques aux êtres humains. Tout bouge constamment. Rien n’est figé. La philosophie et la psychologie chinoise au travers de l’acupuncture par exemple l’ont comprise depuis très longtemps. Certains évoquent les notions de yin et de yang, de tao, D’autres comme Edgar MORIN ont conçu le concept de complexité …
On peut parler de processus vivant. "D’ailleurs la maladie organique correspond à un arrêt prolongé et à une stagnation, pouvant être porteur de sens, de symboles et de significations. Lorsque que le sang a des difficultés de circuler, des problèmes apparaissent. La même chose s’observe pour les émotions .lorsque que celle-ci se concentrent autour d’un problème non résolu, les personnes ont besoin parfois d’aller en thérapie pour s’en libérer et ne plus en souffrir.
De la même façon, si les idées n’évoluent plus et se transforment en croyances rigides alors les émotions peuvent en subir des effets néfastes comme certaines articulations corporelles en souffrir. Quand le processus vivant rencontre des difficultés, des obstacles, des maladies, des malaises, des traumatismes, des blocages peuvent survenir.
Essayons d’y voir un peu plus clair même si le sujet est complexe.
Le processus vivant, l’énergie créatrice, le mouvement créateur, l’élan créateur, la pulsion de vie, la pulsion créatrice qui anime la vie et les êtres vivants est bien plus puissant et profond que la pulsion de la libido même si cette dernière en est une des composantes. .
"Quand cette pulsion de vie rencontre des obstacles, des tensions qui produisent des contractions et des fermetures amoindrissant sa force et sa vitalité, les gens vivent en-périphérie d’eux-mêmes en développant des personnages qui leur servent de mécanismes de défense.
Ils s’attachent ainsi à leurs « boucliers », à leurs « cuirasses » au point de ne pouvoir les remettre en question. Emergent alors les problèmes conduisant à l’autodestruction, à la maladie et à toutes sortes d’écarts entre soi et soi-même (son individualité profonde).
A la base, il y a l’angoisse existentielle qui provient de la peur de naitre. Le bébé qui vient au monde change radicalement d’état. Il passe d’un milieu aquatique à un environnement aérien quittant la symbiose avec la mère.
L’origine de nos peurs n’est donc pas seulement en lien avec notre enfance ou l’éducation reçue mais aussi liée à notre propre naissance.
Le nouveau-né possède des reflexes naturels qui lui donnent la possibilité de se protéger des bouleversements liés au passage de la naissance.
Si la menace se poursuit, les précieux réflexes naturels deviennent des « cuirasses », des carapaces telles « un bouclier vivant qui respire au même rythme que nous et qui nous constitue, ce qui créée un rétrécissement du flux créateur et une perte de contact avec soi ».
Si je ne peux fuir ou attaquer, je vais me retrouver en situation d « inhibition d’action », c'est-à-dire que la décharge naturelle de la tension est empêchée.
Des émotions enfermées naissent en moi Ces émotions créeront la formation de nœuds corporels autour des organes, des articulations ou n importe quelle autre partie du corps.
Ce sont les fascias (tissus conjonctifs) qui accumuleront l’empreinte des différentes souffrances et traumatismes.
Les fascias sont des minces membranes fibreuses et malléables enveloppant toutes les structures du corps (muscles et groupes musculaires, os, artères, organes, glandes…) formant un réseau qui les supporte et les relie entre elles
.Les fascias sont innervés et grâce aux fibres tubulaires qui les composent, ils servent aussi de voie de circulation au liquide lymphatique qu’ils acheminent aux vaisseaux lymphatiques, puis aux ganglions. Comme tous les tissus vivants, les fascias peuvent être malades ou blessées.
Perdre le contact avec soi-même peut faire suite à l’accumulation de ces cuirasses (une sorte de protection) qui se définissent comme une armure à la fois physique et psychique.
Graduellement les cuirasses s’installent de plus en plus profondément dans les couches musculaires, emmagasinant avec elles les émotions et les pensées refoulées.
Toutefois, le mécanisme de la vie a permis que cet écart soit signalé, sans en être clairement conscient, par des douleurs physiques et « psychiques », des accidents de parcours ….Des événements arrivaient par accident. Les bonheurs comme les malheurs venaient et repartaient au hasard, obéissant au simple mouvement de la vie… "
La citation illustre la dépendance et la situation dans laquelle se trouve un homme, une femme subissant les événements de la vie plutôt que d’en prendre conscience
« Au départ, il voulait participer à la pièce, à l’humanité, en y joignant son talent. A la longue, il finit par être sur pilotage automatique, comme s’il obéissait à une programmation. Possédé par la peur, motivé par les heurts, désirant s’échapper aux expériences difficiles du passé et devenant complètement dépendant de ceux et celles qui semblent répondre à ses besoins de reconnaissance et de sécurité ; l’action disparaît peu à peu sous les masques du personnage »
Le changement, la sérénité, et la liberté d agir et de penser peuvent se réaliser en découvrant ce que Guy CORNEAU appelle le « meilleur de soi ». « Le meilleur de soi n’est pas une chose à atteindre, c’est une chose à exprimer et à être. Il nous invite à utiliser nos talents pour nous transformer et pour transformer le monde. »
Le poète soufi Kabîr décrit ce processus de changement :
« La bataille de celui qui cherche la Vérité continue
Jour et nuit et, dans le champ clos de notre corps
Se livre une grande guerre contre les passions,
La colère, l’orgueil et l’envie(…)
La bataille de celui qui cherche la Vérité
Continue jour et nuit et, aussi longtemps
Que dure sa vie, elle ne cesse pas. »

De nouveaux regards sur la santé trouvent, plus souvent, leur expression dans les médias, des sites, le paysage audiovisuel français. Ces indices   de changement de mentalités et de culture rassemblent un mouvement nouveau, certes minoritaire,  qui se matérialise, par exemple,  dans l’émergence d’un paradigme scientifique  tel celui de la « psychoneuroendocrinoimmunologie », la découverte et la mise en lisibilité d’une catégorie « invisible », jusqu’alors de femmes et d’hommes , les « créatifs culturels » se situant entre les modernistes et les traditionnalistes , la présentation à une heure de grande écoute, d’un ouvrage lié à une thérapie psychocorporelle : l’ostéopathie émotionnelle connue également sous le terme de « Microkinésithérapie » et d’émissions télévisuelles dans lesquelles des médecins, des professeurs de médecine osent s’afficher  en parlant positivement de « barreurs de feu » et surtout en les utilisant dans l’hôpital   ….
 Ces tendances, mouvements, pratiques sont traversés de rapports d’influence et de pouvoir  portés par des conceptions, des corporations, des idées qui s’affrontent dans la société tout en enrichissant, inéluctablement,  la pensée. Le choix de l’action conscientisante se présente à celles et ceux qui souhaitent s’en saisir comme acteur engagé, auteur critique et producteur impliqué d’une Société en mouvement.




Bibliographie


Guy CORNEAU, LE MEILLEUR DE SOI, Robert Laffont 2007
Marie Lise LABONTE, MOUVEMENTS D’EVEIL CORPORE, La METHODE DE LIBERATION DES CUIRASSES, Editions de l’homme, Canada, 2005
Christian CARINI, LES MAINS DU CŒUR, Robert Laffont ; France, 1995

Thierry JANSSEN LA SOLUTION INTERIEURE Editions Pocket
Michel ODOUL DIS MOI OU TU AS MAL, JE TE DIRAI POURQUOI Edition Albin Michel 2002
Matthieu RICARD L’ART DE LA MEDITATION, NIL éditions 2008



Quelques Sites d’intérêt :
www.fasciatherapie.com le site officiel de l’approche de la fasciathérapie, méthode Danis Bois ;
www.passeportsante.net les thérapies des fascias, la méthode de libération des cuirasses…
www.methodeliberationdescuirasses.com : le site officiel de la MLC présente la méthode…
www.nouvellescles.com Entrevue avec Guy CORNEAU au sujet de l ouvrage « LE MEILLEUR DE SOI »


Jean Paul PARENT
Hypnopraticien éricksonien-Coach
Enseignant Sciences de l’éducation LILLE 3/ MASTER PROFESSIONNEL CAMEFF

Mots clefs : CORPS, DEVELOPPEMENT DURABLE, ENERGIE, ESPRIT, MALADIE,,MEDECINE, SANTE , SOINS, TRANSFORMATION, UNIVERS




lundi 27 juin 2011

L'HYPNOSE C'EST QUOI ?

KAIROS DEVELOPPEMENT TRANS-FORMATIONS LILLE CONSULTATIONS HYPNOSE ERICKSONIENNE et COACHING ORIENTATION PALO ALTO

Hypnose
Par Evelyne Josse

Qu’est-ce l’hypnose ?

Les états hypnotiques sont utilisés à des fins thérapeutiques par les chamanes, les sorciers, les guérisseurs, les hommes de religion, etc. depuis des temps immémoriaux et ce, partout dans le monde. Il faudra néanmoins attendre le 18ième siècle pour que les scientifiques occidentaux s’y intéressent. Franz-Anton Mesmer, le marquis de Puységur, l’abbé de Faria, James Braid, Auguste Liébault, Hippolyte Bernheim, Jean-Martin Charcot, Joseph Delboeuf et Pierre Janet, pour ne citer qu’eux, ont signé les premières heures de gloire de l’hypnose « médicale » avant que Sigmund Freud ne la condamne finalement au déclin. Dans les années 1890-1897, l’hypnose sera supplantée par une nouvelle méthode, la psychanalyse.
C’est à Milton Erickson, un psychiatre américain, que l’on doit sa renaissance dans les années ‘30 du 20ième siècle. Sa pratique et ses expérimentations l’ont mené à concevoir une hypnose « utilisationnelle », « naturaliste », « permissive » et « indirecte » dont s’inspire aujourd’hui une majorité d’hypnothérapeutes.

Qu’est-ce l’hypnose ?

L’état hypnotique ou transe hypnotique est essentiellement un état d’attention durant lequel notre esprit est tellement accaparé par une idée, des images internes, des sensations ou des émotions que nous sommes momentanément indifférents à la plupart des aspects de la réalité extérieure. Certaines fonctions psychiques sont mises en veilleuse au profit d’autres processus, notamment inconscients. En hypnose, nos perceptions ainsi que notre appréhension de la réalité sont modifiées, ce qui nous permet de fonctionner mentalement de façon différente et d’être plus ouverts sur nous-mêmes.
Le terme « hypnose » est issu du mot grec « hupnos » qui signifie « sommeil ». Contrairement à ce que sont étymologie pourrait laisser croire, l’hypnose n’est pas un sommeil mais un état de conscience modifiée. L’électroencéphalogramme le confirme sans conteste, le tracé d’une personne en état hypnotique est différent de celui du dormeur et ne montre aucun des signes électriques de sommeil paradoxal ou de sommeil profond. La confusion entre sommeil et hypnose est à l’origine de malentendus préjudiciables pour la pratique actuelle de cette technique. En effet, l’hypnose évoque encore souvent un sommeil mystérieux, magique ou inquiétant et cette conception génère soit des attentes irréalistes (« Je veux que vous m’endormiez et que vous régliez tous mes problèmes durant mon sommeil hypnotique »), soit une méfiance exacerbée (« Vous allez m’endormir et m’assujettir à mon insu »).
L’hypnose est un état physiologique banal que nous connaissons tous. Si vous êtes automobiliste, vous aurez remarqué que lorsque vous êtes absorbé par un sujet qui vous préoccupe, vous pouvez conduire d’une manière automatique et ne pas remarquer le chemin parcouru. De même, vous avez peut-être déjà vécu un état second appelé « hypnose des autoroutes » lorsque vous circulez seul dans une ambiance silencieuse sur une route bordée d’arbres qui défilent à toute vitesse. Si vous êtes cinéphile ou passionné de littérature, il vous est probablement arrivé d’être « pris » par une histoire au point de ne pas entendre les propos d’une personne s’adressant à vous. Si vous êtes passionné d’informatique ou de jeux vidéo, vous savez comme il est facile d’oublier le temps qui passe. Vous avez aussi certainement « décroché » de la réalité extérieure dans une salle d’attente ou dans un hall de gare pour vous absorber en vous-même. Dans toutes ces situations, vous avez expérimenté une « transe quotidienne ordinaire ». Ces états ont en commun un déplacement spontané de notre attention vers des stimuli internes. Nous traversons ce type d’état hypnotique chaque jour toutes les 90 à 100 minutes. Ces transes communes sont liées au cycle ultradien qui rythme par ailleurs d’autres paramètres physiologiques. Durant ces phases, certaines parties de notre cerveau se mettent au repos tandis que d’autres sont activées permettant ainsi un fonctionnement différent nécessaire à l’organisation mentale des informations et des expériences vécues.

Tout le monde peut-il être hypnotisé ?

Au regard de ce qui vient d’être évoqué, il semble évident qu’à des degrés variables, chacun de nous soit capable d’expérimenter des états hypnotiques satisfaisants. L’hypnotisabilité est une donnée psychologique relativement stable qui dépend de l’hypnotisé et non de l’hypnotiseur. D’après les recherches, elle serait notamment liée à l’intelligence et à la capacité de l’imagination.

Le mythe de l’hypnotiseur tout-puissant

Certaines personnes craignent de perdre leur contrôle et d’être placées sous l’emprise de l’hypnotiseur. Cette croyance est le fruit des images véhiculées par les spectacles d’hypnose. L’hypnotiseur de scène tend à faire croire qu’il est dépositaire d’un pouvoir exceptionnel lui permettant de faire exécuter ou dire n’importe quoi à un spectateur. Ce pouvoir hypnotique est un leurre. Il s’agit par contre d’un vrai pouvoir de manipulation intellectuelle ! En réalité, aucun hypnotiseur ne peut vous forcer à exécuter ou à dire des choses que vous ne voulez pas. Loin d’induire la passivité, l’hypnose est un état actif dans lequel un certain nombre de phénomènes se produisent grâce à votre collaboration. Aucun praticien ne peut vous induire dans un état hypnotique si vous ne le voulez pas. Pour prendre une comparaison, on peut vous obliger à vous rendre au cinéma mais pas à regarder le film. Pour ne pas voir, il vous suffit de fermer les yeux. L’hypnose requiert donc votre participation. Vous restez présent et assistez à ce qui se passe en vous, même dans les transes profondes. Pendant qu’une partie de vous est engagée dans le travail hypnotique, une autre reste en position d’observateur. Par exemple, vous pouvez revivre un souvenir et les différentes sensations qui lui sont associées tout en restant conscient du contexte hypnotique de la reviviscence. La transe hypnotique peut être comparée à l’état d’attention du spectateur entièrement captivé par un thriller. Il ne dort pas mais tellement absorbé par le film qu’il se désintéresse du monde qui l’entoure (il est « dans » le film, il est « dedans ») mais garde néanmoins à l’esprit qu’il est dans une salle de cinéma.
Vous êtes seul à l’origine de vos états de conscience modifiée. Vous avez le contrôle sur votre comportement durant toute la séance. Le thérapeute n’est qu’un instrument qui, grâce à son savoir-faire, vous aide à faire émerger un processus dont vous gardez la maîtrise. Vous apprenez à lâcher prise en reprenant immédiatement le contrôle des opérations. L’hypnose thérapeutique n’a pas pour finalité de vous soumettre mais au contraire d’augmenter votre propre contrôle sur vous-même. Sachez aussi que vous n’accepterez de répondre aux suggestions que dans la mesure où celles-ci sont conformes à vos valeurs fondamentales. L’hypnothérapeute, on l’aura compris, n’a pas pour but d’imposer ses solutions mais d’explorer avec vous vos potentialités insoupçonnées et inutilisées. Dans cet état de conscience modifiée, vous mettez en branle des solutions nouvelles en utilisant les mots et les images du thérapeute d’une manière qui vous est pertinente.
Voici, s’il en était encore besoin, une dernière preuve, par l’absurde, de l’incongruité de ce mythe de l’hypnotiseur tout puissant : il est possible d’induire soi-même un état hypnotique en recourant à ses propres suggestions. C’est ce que l’on nomme l’autohypnose. Nous avons évoqué le fait que nous expérimentons des états de conscience modifiée dans notre vie quotidienne. Ceux-ci sont de type autohypnotique. L’autohypnose thérapeutique n’est que l’utilisation structurée de ce phénomène. Nous pouvons donc dire que l’hypnose est toujours par essence de l’autohypnose et que même lorsque nous recourrons à un thérapeute, celui-ci ne fait que nous guider vers la transe.

L’hypnose peut-elle être nocive ou dangereuse ?

Cette croyance répandue est fausse moyennant quelques réserves. En effet, l’action bénéfique de l’hypnose pourrait être mise en doute si elle ne comportait aucun danger. Le risque d’engendrer des troubles psychosomatiques ou psychiatriques ne peut être complètement écarté, bien que ceux-ci soient rares et transitoires.
On parle d’autohypnose négative pour décrire une perception négative de soi à l’origine du déclenchement de processus inconscients pathogènes. Des pensées négatives que le sujet aurait de lui-même situées hors de sa conscience habituelle et échappant à la critique, agiraient comme des suggestions puissantes. Ces autosuggestions seraient responsables de nombreux troubles, notamment sexuels. Par ailleurs, la psycho-neuro-immunologie nous apprend que l’esprit, par le biais d’émotions et d’attitudes mentales, peut jouer un rôle tout à fait significatif dans la genèse d’un dysfonctionnement corporel ou d’une maladie (cf. les maladies psychosomatiques, ou, suivant un concept plus récent, les maladies psycho-biologiques).
On ne peut donc rejeter complètement l’hypothèse qu’une suggestion faite par un hypnotiseur à un sujet en état de conscience modifiée puisse agir négativement sur celui-ci, que ce soit sur un plan physique ou psychologique. Cependant, remarquons que les conséquences néfastes de l’hypnose n’apparaissent que chez des personnes ayant un long passé médical et ayant déjà présenté des tendances psychotiques antérieurement.
L’hypnose n’est en fait ni plus ni moins dangereuse que tout autre forme de relation psychothérapeutique. Après des entretiens préalables, pratiquée par un professionnel qualifié, qui reste dans son cadre thérapeutique habituel, elle est au contraire un outil extraordinaire. En effet, l’état hypnotique offre au patient une expérience pendant laquelle les limitations habituelles de ses pensées sont provisoirement suspendues. Des croyances, des habitudes, des idées toutes faites acceptées depuis l’enfance peuvent bloquer les possibilités d’épanouissement ou d’adaptation. Or, ces frontières difficiles à franchir à l’état de veille habituel s’effacent lors de la transe et des réaménagements dans l’appréhension de la réalité deviennent possibles. Autrement dit, en hypnose, la perception de ce que nous vivons est modifiée ce qui nous permet d’être plus ouverts sur nous-mêmes et accessibles au changement.

Quels sont les processus mis en jeu par l’hypnose ?

D’une façon schématique, et avec toutes les réserves qu’impose cette simplification, il y aurait, dans la transe, une dépotentialisation du cerveau gauche et une activation de l’hémisphère droit. Selon les théories neurophysiologiques, chacun des hémisphères cérébraux apporte une appréhension différente de la réalité. Le cerveau gauche dominerait les activités d’éveil alors que le cerveau droit se manifesterait essentiellement pendant le rêve, la rêverie, l’activité artistique, la transe commune et l’hypnose. Dans cette optique, on admet que l’hémisphère droit est responsable des phénomènes inconscients et qu’il a une plus grande activité lorsque la conscience habituelle est modifiée. L’état d’hypnose est donc un phénomène physiologique naturel et banal et l’hypnose thérapeutique n’est que l’amplification de ce phénomène avec l’aide d’une autre personne.
Il peut être surprenant, à première vue, que cet état de lâcher prise soit l’occasion d’un meilleur contrôle personnel. Les données neurophysiologiques peuvent aider à comprendre ce phénomène. De nombreux problèmes psychologiques pourraient être compris comme l’application erronée d’approches rationnelles de l’hémisphère gauche sur des situations qui seraient mieux appréhendées par le cerveau droit. L’hypnose en stimulant de cerveau droit aiderait donc le sujet à résoudre ses difficultés grâce à ses propres solutions. En effet, ce dernier possède déjà en lui les ressources nécessaires mais il les méconnaît car elles sont hors de sa conscience habituelle.

A qui s’adresse l’hypnothérapie ?

L’hypnose offre un large choix d’outils thérapeutiques utilisés par des thérapeutes d’orientation diverse (cognitivistes, systémiciens, psychanalystes, praticiens EMDR, etc.). Elle permet d’atténuer et de faire disparaître des symptômes gênants (comportements inadéquats, douleurs, etc.) mais également d’identifier et de traiter leurs causes sous-jacentes. L’autohypnose, quant à elle, aide à réduire l’anxiété, à gérer le stress, à induire un état de relaxation et à redonner un sentiment de contrôle de soi.
Les techniques hypnotiques s’avèrent précieuses dans la thérapie des problèmes tant psychologiques que somatiques. Dans certains cas, elle constitue la méthode principale de traitement ; dans d’autres, elle est un complément efficace d’autres pratiques (EMDR, thérapie comportementale et cognitive, etc.).
Les désordres anxieux (stress, phobies diverses, anxiété généralisée, crises d’angoisse, spasmophilie, peur des examens, trac des artistes et des sportifs, troubles obsessionnels, etc.), les traumatismes psychiques (agressions physiques et morales, accidents, abus sexuels, etc.), les événements pénibles (deuil, séparation, difficultés professionnelles, etc.), la dépression, le manque de confiance et d’estime de soi, les tics, le bégaiement, les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie), les addictions (tabagisme, alcoolisme, toxicomanie), les troubles du sommeil et les problèmes sexuels d’origine psychogène (impuissance, éjaculation précoce, vaginisme, dyspareunie, etc.) sont quelques unes des indications psychologiques de l’hypnothérapie. Les techniques hypnotiques sont également utiles aux étudiants et aux sportifs dont elles renforcent la motivation et favorisent les capacités de concentration et d’apprentissage. Elles sont aussi un adjuvant précieux à la thérapie EMDR (stabilisation de l’état émotionnel). En Belgique, des entretiens sous hypnose sont proposés à des témoins et à des victimes de faits graves (tiger kidnapping, viols, meurtres, etc.) éprouvant des difficultés à restituer des faits (description d’un auteur, d’un véhicule, d’une plaque d’immatriculation, d’une arme, etc.) ou leurs circonstances (trajet, déroulement chronologique des événements, description d’un lieu, etc.).
Au niveau somatique, l’hypnose apporte un réel soulagement dans les douleurs chroniques (notamment, céphalées, migraines, névralgies, douleurs cancéreuses, etc.), l’asthme, les acouphènes (sifflements ou bourdonnements d’oreille), les ulcères, les colites, le psoriasis, l’eczéma, etc. Elle est également salutaire dans l’accompagnement des maladies graves telles que le cancer et le SIDA (diminution de l’anxiété, réduction des effets secondaires des traitements, amélioration du confort de vie, survie prolongée). Il convient cependant de dénoncer énergiquement les propos abusifs de certains charlatans qui estiment que l’hypnose peut se substituer aux thérapies médicales dans ces maladies graves et conduisent leurs patients vers une mort certaines. Signalons encore que certains dentistes et anesthésistes y recourent lors d’opération chirurgicale en lieu et place d’une anesthésie locale.

Quelles sont les contre-indications de l’hypnothérapie ?

Les troubles graves de la personnalité comme les psychoses sont considéré par la majorité des thérapeutes comme une contre-indication absolue. Toutes les personnes souffrant de pathologie organique recourant uniquement à l’hypnose comme forme de thérapie et refusant des traitements médicaux efficaces doivent aussi être écartées.

Quels sont les indices d’une transe hypnotique ?

Si certains signes sont évocateurs d’une transe hypnotique, aucun n’est cependant spécifique. Ils peuvent tous se rencontrer dans d’autres situations, très différentes les unes des autres. En effet, tout ce qui survient pendant l’hypnose constitue une potentialité de l’être humain et est susceptible d’apparaître spontanément. Par ailleurs, ces phénomènes sont variables d’une personne à l’autre et pour un même sujet, d’une séance à l’autre. Il n’y a donc pas d’expérience standard de l’état hypnotique, chacun ayant une personnalité et une histoire différentes.
Sans être exhaustive, citons :
  • La suggestibilité. Elle est favorisée par l’état hypnotique. L’action des suggestions est le résultat d’un processus psychologique appelé l’idéodynamisme. L’idéodynamisme est la propriété des idées à se transformer de manière réflexe en mouvement, sensation ou émotion. La suggestion est le moyen de proposer une idée ; la suggestibilité, la faculté de l’être humain à accepter cette idée ; la réalisation de l’idée, la conséquence automatique de cette acceptation. Bien que la suggestibilité ne puisse rendre compte de tous les phénomènes hypnotiques, elle n’en reste pas moins un des phénomènes essentiels.
  • Le littéralisme. Le patient répond au sens littéral des questions qui lui sont formulées. Il n’est pas rare, par exemple, qu’une personne réponde « oui » à la question : « Voulez-vous dire votre nom ? » plutôt que de donner son nom.
  • La dissociation. Cette dissociation peut se manifester par un désintérêt ou un détachement vis-à-vis de l’environnement externe, par l’impression que le monde extérieur et/ou l’hypnothérapeute sont à grande distance, par le sentiment de vivre une expérience irréelle ou d’assister en spectateur aux événements, etc. La personne peut également éprouver la sensation qu’une partie d’elle est dans le passé de son souvenir tandis qu’une autre garde à l’esprit le contexte hypnotique de la reviviscence. Elle peut aussi ressentir sont corps comme étranger, celui-ci pouvant agir en dehors de sa volition (par exemple, lévitation d’un bras). Elle peut encore percevoir une division interne de sa personnalité entre conscient et inconscient, ce dernier pouvant « s’exprimer », par exemple, « en faisant revenir » des souvenirs.
  • L’hallucination. Les hallucinations peuvent être visuelles, auditives, olfactives, gustatives ou kinesthésiques. Une personne peut, par exemple, éprouver toutes les sensations correspondant à une scène imaginaire : « voir » la mer, « entendre » le grondement du grand large, « sentir » l’odeur entêtante de la crème solaire, « goûter » le sel sur ses lèvres, « ressentir » le vent dans ses cheveux, etc. On parle d’hallucinations négatives lorsqu’elle ne perçoit pas un objet réel.
  • La catalepsie. Il s’agit d’une suspension complète du mouvement volontaire des muscles. Le plus souvent, les patients présentent une catalepsie générale de tout le corps par relaxation. Ils ont l’impression de ne plus pouvoir mouvoir leur corps ou tout au moins, leurs membres. Plus rarement, ils peuvent manifester une catalepsie par contracture. Leur corps devient alors rigide par augmentation du tonus musculaire. Généralement, les hypnothérapeutes ne visent pas à produire ce phénomène chez leurs patients à l’inverse des hypnotiseurs de spectacle qui le recherche car il est très spectaculaire.
    Si la catalepsie peut être généralisée à tout le corps, elle est cependant le plus souvent limitée à une partie de celui-ci. Par exemple, le bras du patient va conserver la position en lévitation dans laquelle le thérapeute l’a placé. La catalepsie des paupières se manifeste par l’impossibilité d’ouvrir les yeux durant la séance. La fixité du regard, fréquente lorsque la transe est induite par fixation, signe quant à elle une catalepsie oculaire (impossibilité de déplacer ses globes oculaires).
  • La lévitation du bras. Le bras du patient s’élève de manière automatique puis reste suspendu en catalepsie sans intervention consciente ou volontaire de sa part.
  • Les mouvements idéomoteurs. Il s’agit de mouvements involontaires ou automatiques des doigts ou de la tête, généralement plus lents et plus saccadés que les mouvements volontaires. Ils peuvent apparaître en réponse aux questions posées par l’hypnothérapeute. On parle alors de signaling idéomoteur. L’hypnothérapeute demande à l’inconscient du patient de soulever un doigt pour répondre par l’affirmative, un autre pour répondre par la négative.
  • La relaxation. Généralement, en transe, le fonctionnement corporel semble « ralenti » (ralentissement de la respiration, diminution de la déglutition, abaissement du ton de la voix, ralentissement du rythme de l’élocution) et la relaxation musculaire ainsi que le bien-être corporel, favorisés. C’est cependant loin d’être toujours le cas. Lorsqu’une personne revit des événements difficiles, elle peut être extrêmement tendue et néanmoins être profondément en transe.
  • Le somnambulisme. Si la majorité des patients présentent une immobilité progressive, d’autres par contre bougent, voire accomplissent certains mouvements en relation avec les scènes expérimentées durant la transe. Ils « hallucinent » tous les éléments de la situation et agissent comme s’ils la vivaient réellement. Par exemple, un patient peut lancer des coups de poing dans le vide parce qu’il se défend dans un souvenir revécu et guidé par le thérapeute.
  • Les altérations sensorielles sont un phénomène habituel. Les plus courantes sont la lourdeur ou l’engourdissement du corps (en particulier des membres), des sensations de flottement ou de légèreté, des impressions de chaleur ou de fraîcheur, la sensation que le volume du corps se modifie (généralement, les mains ou les pieds), la perte de la sensation du positionnement des membres (par exemple, les patients ne sentent plus/ne savent plus comment sont placées leurs mains), l’anesthésie et l’analgésie.
  • La distorsion temporelle. Il s’agit d’une modification de la perception de la durée du temps qui s’écoule. Par exemple, le patient peut éprouver le sentiment que la séance a été plus longue ou plus courte qu’elle ne l’a objectivement été.
  • L’amnésie post-hypnotique. Parfois, le patient oublie en tout ou en partie ce qui s’est passé durant la séance d’hypnose.
  • L’hypermnésie. Elle permet de retrouver des souvenirs, consciemment oubliés. Cependant, si l’hypnose permet de récupérer des éléments du passé, elle peut aussi créer de faux souvenirs. Cette capacité à modifier la mémoire est d’ailleurs utilisée au niveau thérapeutique, notamment pour créer des scénarii réparateurs.
  • Autres petits signes fréquents, le larmoiement et une difficulté d’élocution.
Tout le monde ne peut réaliser tous ces phénomènes. Chacun peut être doué pour certains et pas d’autres mais l’hypnose permet le plus souvent d’en faire l’apprentissage ou de les cultiver. Chacun de ces signes peut avoir des dimensions thérapeutiques.

Comment se déroule une thérapie par hypnose ?

La thérapie débute par un, voire plusieurs entretiens préliminaires. Ceux-ci sont indispensables pour créer une interaction de qualité entre le thérapeute et vous. Par ailleurs, ils s’imposent par la nécessité de recueillir un certain nombre d’informations. Le praticien veille à récolter les éléments importants concernant votre vie et fait une anamnèse sérieuse de la problématique motivant votre demande de traitement. Ces entrevues préalables permettent donc d’établir un bilan qui précise l’indication de l’hypnose et, le cas échéant, sa contre-indication. Au-delà de ce bilan d’évaluation, cette étape préparatoire permet aussi de démystifier l’hypnose et de répondre à vos questions. Il s’agira principalement de vous rassurer si vous êtes inquièt et de vous raisonner si vous attendez de cette technique des effets magiques et instantanés, vous débarrassant de tout effort personnel. Lorsque les conditions sont réunies, l’hypnothérapie proprement dite peut commencer.
Aucun décorum n’est nécessaire pour la pratique de l’hypnose. Le thérapeute veille simplement à ce que l’ambiance soit calme et propice à la détente.
La séance d’hypnose proprement dite débute par une induction. L’induction n’est rien d’autre qu’une technique qui vous aide à entrer dans un état de focalisation intérieure. Les méthodes d’induction sont très nombreuses et ont pour point commun de fixer l’attention que ce soit sur un objet (un objet que vous choisissez librement dans la pièce, une croix ou un point dessiné sur une de vos mains, etc.), des sensations physiques (par exemple, la lourdeur progressive du corps ou la respiration) ou des images mentales (par exemple, un souvenir). L’induction par relaxation avec prise de conscience des sensations corporelles ou l’accompagnement dans un souvenir agréable sont des façons de faire simple et qui se révèlent souvent efficaces. Le praticien vous demande de vous concentrer de façon maximale afin de rendre le souvenir de plus en plus vivide. Pour ce faire, il vous aide à « voir », « entendre » et « sentir » les différents aspects de la situation. Vous êtes absorbé par votre souvenir de sorte que vous oubliez ce qui vous entoure. Votre esprit conscient habituel « décroche » et l-votre inconscient émerge. Les inductions des premiers états hypnotiques sont en moyenne d’une quinzaine de minutes. Cependant, cette durée se réduit le plus souvent d’une façon notable au fur et à mesure des séances.
Il arrive souvent lors des premières séances d’hypnose que le patient n’ait pas l’impression de vivre une expérience particulière et il lui faudra un certain apprentissage pour accéder à des états plus profonds. Notons cependant que la profondeur de la transe n’est pas nécessairement un critère de qualité. Des résultats thérapeutiques étonnants peuvent être constatés à la suite d’expériences hypnotiques superficielles. On peut comparer le travail psychologique à la natation. On peut nager aussi bien dans la petite et dans la grande profondeur d’une piscine. De même, on peut réaliser un travail de qualité aussi bien dans une transe légère que dans un état hypnotique profond.
L’état hypnotique étant induit, des idées thérapeutiques et des solutions créatives vont vous être présentées grâce aux suggestions et aux métaphores. En hypnose ericksonienne, contrairement à l’hypnose traditionnelle, la suggestion n’est pas un ordre mais une possibilité de faire une expérience nouvelle dans une attitude de disponibilité. Suggérer quelque chose à une personne n’est donc pas la condamner à y obéir. Une suggestion n’est qu’une suggestion et votre inconscient est libre de la refuser ou de l’accepter, en partie ou totalement. Le thérapeute n’a pas pour but de vous inculquer des solutions toutes faites mais de vous permettre de faire émerger vos propres aptitudes internes. Les métaphores sont des histoires, des contes, des anecdotes porteuses d’un sens apparent qui capte l’attention consciente et d’un sens caché proposant des solutions à votre problématique. L’action des suggestions et des métaphores est le résultat d’un processus psychologique appelé l’idéodynamisme. Ce phénomène naturel active les idées à se transformer en acte ou en sensation (comme l’évocation d’un citron en bouche peut provoquer une salivation).
Dans certains cas, le thérapeute peut mener des séances interactives dans lesquelles votre inconscient est « questionné » ou directement mobilisé pour solutionner une problématique spécifique. Citons parmi d’autres la technique de l’affect bridge (pont affectif) et celle du somatic bridge (pont somatique) utilisées respectivement pour connaître l’origine d’un problème psychologique et d’une maladie organique. Certains souvenirs douloureux peuvent faire l’objet d’un scénario réparateur. Le thérapeute vous aide à revivre en hypnose les scènes pénibles et à les transformer de sorte que vous puissiez les expérimenter avec les ressources dont vous avez manqué alors. Mentionnons encore la régression en âge, utile pour retrouver des moments problématiques du passé et la progression dans le futur qui vous aide à vous projeter dans un avenir débarrassé du problème. Notons cependant que ce type de séance nécessite un thérapeute expérimenté et que vous puissiez accèder à des transes de bonne qualité.
L’achèvement d’une hypnose se fait progressivement. Après avoir fait des suggestions post-hypnotiques positives de détente et de bien-être, le praticien accompagne le « réveil » en comptant (par exemple, de 0 à 10) et en vous demandant de remonter progressivement à chaque chiffre énoncé.
Evelyne JossePsychologue clinicienne, psychothérapeute en consultation privée (hypnose éricksonnienne, EMDR, thérapie brève Palo Alto, EFT), consultante en psychologie humanitaire, expert en hypnose judiciaire auprès de la Justice belge et formatrice. - Courriel : evelynejosse@gmail.com
- Site web : http://www.resilience-psy.com/
Evelyne Josseest l’auteur du livre Le pouvoir des histoires thérapeutiques. L’hypnose éricksonienne dans la guérison des traumatismes psychiques, La Méridienne/Desclée De Brouwer publié en 2007. Elle a également écrit Le traumatisme psychique chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent, de Boeck, coll. « Le point sur » paru en 2011 et Interventions en santé mentale dans les violences de masse, écrit en collaboration avec Vincent Dubois, publié en 2009, de boeck

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jeudi 2 juin 2011

RETROUVER LA SANTE EN FAVORISANT LE SENS DE SA VIE

Dr Thierry Janssen

Pour retrouver la vraie santé, donnez à votre vie un sens

Fluidité, Confiance et Cohérence sont les trois clés de la santé que les guérisseurs enseignent aux médecins modernes en quête de sens. Thierry Janssen, chirurgien réputé, a voulu tout quitter pour traverser une initiation où la thérapie d’avant-garde renoue avec les savoirs humains les plus anciens.
Urologue réputé, primé « meilleur chirurgien de Belgique » – on venait de toute l’Europe se faire opérer par lui –, Thierry Janssen abandonne brusquement sa carrière, en 1998, à l’âge de 36 ans, quand il réalise que la médecine occidentale est inhumaine, notamment parce que sourde à la quête de sens qui se cache derrière bon nombre de nos maladies. Après différentes aventures (il a notamment été directeur général d’Armani France !), il retrouve sa vocation de soignant, grâce à une formation de guérisseur aux États-Unis. Devenu psychothérapeute, il publie plusieurs livres, dont le plus important, La solution intérieure, a connu un sort étrange en France : alors que les publics belge, suisse et québécois lui faisaient aussitôt bon accueil, les Français sont restés réticents pendant six mois... avant de brusquement découvrir cet ouvrage de qualité, où nous est proposée une synthèse majeure entre les innombrables médecines du corps, des émotions et de la psyché, d’Occident, mais aussi d’Orient.
CLES : L’idée que notre esprit peut guérir notre corps est-elle aujourd’hui scientifiquement prouvée ?
Thierry Janssen : Oui, mais c’est la moitié d’une vérité. Nous savons désormais que toute réalité est information, que l’être humain sait traiter l’information de façon symbolique, par le langage, la pensée, la volonté, et que cela agit sur ses mécanismes physiologiques. Mais instantanément, ces derniers agissent en retour sur l’esprit. L’esprit agit sur le corps et le corps agit sur l’esprit, c’est inséparable. Avoir des pensées positives peut m’aider à réparer mes cellules, mais pratiquer la respiration méditative peut m’aider à clarifier ma pensée. Voilà pourquoi j’ai bâti mon livre, La solution intérieure, en trois parties : 1°) Une médecine de l’esprit pour soigner le corps, 2°) Une médecine du corps pour soigner l’esprit, 3°) Une médecine de l’énergie, car le concept d’énergie est celui qui permet de faire un lien entre ces deux pôles. Un être humain, c’est une globalité : de la pensée, des croyances, des émotions, un corps. Comprendre la pleine santé, c’est avoir l’ambition d’aborder cette globalité. Le grand Linus Pauling, prix Nobel de chimie et prix Nobel de la paix, disait : « La vie, ce ne sont pas les molécules, mais les liens entre les molécules. » La vie, c’est l’interaction qui existe entre vous et moi, à l’instant même. Indépendamment de tout lien, nous ne sommes pas vivants. La médecine doit urgemment retrouver le lien, et cela ne se fera qu’en travaillant de manière transdisciplinaire. Hélas, même la psycho-neuro-immuno-endocrinologie, qui est une approche scientifique rigoureuse, n’est pas enseignée aux étudiants d’aujourd’hui – chacune de ces disciplines continue d’évoluer séparément. Certes, les choses changent doucement... J’ai ainsi pu créer pour l’université de Bruxelles un cycle de séminaires destinés aux médecins, intitulé « Aider nos patients à se guérir », dont l’aspect holistique de l’être humain constitue l’axe.
Il aura paradoxalement fallu descendre jusqu’aux molécules pour que les neurologues, les endocrinologues et les immunologistes s’aperçoivent qu’ils travaillaient en fait sur les mêmes processus et qu’une personne formait un seul système.
Cette lapalissade devrait nous pousser à la modestie. Denys Noble, prof de génétique d’Oxford, dit : « Il va falloir beaucoup d’humilité aux généticiens, parce qu’en l’an 2000, on a cru qu’en décryptant tout le génome, on avait la clé générale de l’être humain et qu’en manipulant un gène, on pouvait supprimer une maladie ; mais on s’est vite aperçu qu’en touchant un seul gène, on en déréglait vingt autres et que tout ça était beaucoup plus subtil qu’on ne l’avait cru. » On a démonté le puzzle, maintenant il va falloir le remonter et l’entreprise s’avère infiniment plus complexe ! Les généticiens ont isolé les gènes les uns des autres, sans se soucier de tous les liens qu’ils coupaient ainsi. Comme si nos gènes étaient des corps morts, alors qu’ils vibrent ! C’est là que la dimension « énergétique » entre en jeu, avec les apports essentiels des médecines indienne et chinoise (dont nous avons déjà parlé) : ce qu’on appelle énergie dans ce contexte, c’est justement le continuum entre le physique, l’émotionnel, le psychique. Heureusement, on commence à s’en rendre compte, par exemple à l’Unesco, où l’on m’a invité à participer à la création d’un Département de recherche sur la médecine énergétique et quantique. Ou bien à l’OMS où, dès le départ, on a eu l’intuition de définir la santé comme « un état de bien être à la fois psychique, physique et social » : si l’une de ces trois conditions vient à manquer, vous tombez dans la pathologie.
Diriez-vous que, dans le processus de guérison, l’essentiel vient du dedans de la personne ?
C’est tellement évident. Mais les médecins occidentaux vivent dans un paradigme où l’on est convaincu que seules les solutions extérieures, c’est-à-dire les leurs, pourront guérir le patient : leur chimiothérapie, leurs actes, leurs méthodes. Et malheureusement, quand leurs molécules ne marchent pas, ils n’y croient plus, oubliant qu’ils ont juste négligé de mobiliser l’immense potentiel des solutions intérieures. La médecine d’Occident coupe tous les liens : coupée elle-même de la nature, elle coupe l’individu en morceaux. Mais elle coupe aussi le médecin de ses patients, n’enseignant pas l’empathie aux étudiants, qu’elle jette dans la vie active inconscients des transferts et des contre-transferts qu’ils vont avoir à traverser – un siècle après que Freud ait découvert ces processus fondamentaux, c’est d’un obscurantisme grave ! Attention, loin de moi l’idée que l’individu saurait se guérir uniquement par lui-même. Mais aujourd’hui, on essaye absolument de nous convaincre de l’inverse : l’être humain ne pourrait se guérir qu’au moyen d’une gigantesque logistique extérieure. La vérité est juste au milieu. Et je dis à mes confrères « aidons nos patients à SE guérir. » Ça nous ôte un peu de pouvoir, mais nous donne un rôle tellement plus beau ! Aucune des solutions intérieures ne représente la panacée, mais elles interviennent forcément dans toute guérison. Et parfois, elles suffisent. Elles peuvent jaillir des profondeurs de nous-mêmes, comme elles peuvent émerger de la rencontre avec autrui. C’est toute l’histoire de l’effet placebo.
Le placebo ! Voilà longtemps qu’on y croyait sans y croire. N’est-on pas en train de décrypter enfin son mystère, notamment grâce aux nouvelles techniques d’imagerie corticale ?
La sémantique de l’effet placebo était mal posée. Quand, en 1955, à Harvard, Henry Beecher sort son étude – où il montre que 30% des gens qui prennent un anti-douleur placebo, c’est à dire en fait un grain de sucre, répondent bien et n’ont plus mal –, on se situe encore dans une vision dichotomique de l’être humain, avec un corps et un esprit scindés. La réaction immédiate fut que l’on douta de la réalité des douleurs traitées en disant : « C’était donc des douleurs imaginaires. » Mais les malades imaginaires, ça n’a rien à voir avec l’effet placebo : ça existe, ce sont des hypocondriaques, qui ont mal un peu partout et transforment la moindre gêne en catastrophe, parce qu’ils sont anxieux. L’effet placebo, lui, traite des malades présentant de vrais symptômes et Bitcher le montre déjà – par exemple des douleurs post-opératoires bien réelles, que la pilule de sucre réussit mystérieusement à éliminer. Aujourd’hui, nous savons que cela n’a rien à voir avec une simulation ou un fantasme. Grâce aux nouvelles imageries du cerveau, on a compris que le placebo agissait réellement sur le circuit de gestion de la douleur, car les aires cérébrales impliquées dans les réponses placebo sont les mêmes que quand l’organisme répond à des produits anti-douleur – et on a pu montrer que pour un très grand nombre de médicaments, le produit avait, en plus de son action objective, un effet placebo supplémentaire. Qui y est sensible ? Bitcher avait établi que 30% des patients répondaient au placebo. Dans les études actuelles, ce pourcentage monte souvent à 70% et certains chercheurs estiment qu’en réalité, l’effet placebo joue sur tout le monde.
L’effet lui-même ne dépend-il pas de la confiance que le patient fait à son soignant ?
Bien sûr ! De quoi parlons-nous ? D’un effet dû à la conviction du patient qu’on va le soigner efficacement. Or, cette autosuggestion dépend en grande partie de la façon dont le traitement lui a été prescrit, donc du soignant. C’est l’interaction thérapeutique qui influence toute cette mobilisation de la pensée, des émotions positives, des mécanismes réparateurs du corps. De plus en plus d’éléments alimentent une théorie du placebo, qui permet de comprendre qu’il agit de deux façons : 1°) générale, 2°) spécifique. D’abord, un patient qui prend un médicament en placebo, convaincu qu’il aura l’effet promis, stimule déjà en lui, involontairement, la genèse et l’auto-entretien d’émotions positives, avec activation du cortex préfrontal gauche et stimulation du système nerveux parasympathique – celui qui régit le relâchement du corps et la mise en route des mécanismes réparateurs du corps, avec stimulation de l’immunité cellulaire, notamment les fameuses natural killer cells (NK), espèce de gendarmes qui patrouillent dans le corps entier pour essayer de trouver des cellules cancéreuses. Ça, c’est l’effet général, dû au fait que l’on croit que ça va marcher, sans même y penser. C’est la cascade des réactions psycho-neuro-endocrino-immunologiques positives.
À l’inverse d’ailleurs, si l’on annonce au patient une mauvaise nouvelle, si on lui dit par exemple que son médicament est un poison, on va provoquer un effet nocebo, c’est à dire une cascade de réactions psycho-neuro-endocrino-immunologiques négatives : convaincu d’avoir avalé un poison (même si c’est faux), le patient va stimuler son système d’alarme, c’est-à-dire cette fois son système nerveux sympathique, avec stress, augmentation des taux de cortisol et d’adrénaline, accélération cardiaque et danger d’épuisement du système immunitaire. Le système d’alarme (sympathique) est vital pour combattre ou fuir, mais s’il perdure, ou s’il est trop violent, il nous fragilise et peut aller jusqu’à nous tuer (c’est le coup des gens qui meurent d’émotion devant leur écran de télévision parce que leur équipe vient de perdre). Une étude citée par David Servan-Schreiber dans Psychologies, montre que les personnes âgées, en maison de retraite, ne développent toutes sortes de troubles que si elles captent des messages négatifs par rapport au grand âge. Si ces personnes sont à l’abri de ces messages, elles ne vivent pas du tout les mêmes problèmes. Reprenons donc la pensée du Pr Robert Hahn, qui enseigne l’anthropologie à Harvard et qui, depuis 1997, met en garde la presse, écrite et télévisée, contre les messages négatifs qu’elle diffuse en toute inconscience. Hahn explique que ces messages agissent comme des sortilèges jetés sur la population.
De ce point de vue, nous demeurons pareils aux humains préhistoriques, qui pouvaient mourir parce qu’une « parole magique mortelle » leur avait été adressée. Je parle dans mon livre de l’histoire aborigène rapportée par le Dr Lambert, ami du physiologiste Walter Canon (éminence scientifique des années trente, qui, avant Henri Laborit, a parlé de l’alternative fuite/combat, de l’homéostasie, etc). Ces chercheurs étaient interpellés par le fait que les peuples d’Australie ou de Nouvelle Calédonie étaient capables de se tuer par de simples mots. Certes, c’était « dans la tête », mais leurs corps mouraient vraiment ! Or, rien n’a changé. En tant qu’humain, nous sommes sujets aux phénomènes de suggestion et de prescription symbolique beaucoup plus que nous le pensons.
C’est une question grave, qu’il ne faut pas prendre à la légère. Depuis quelque temps, on voit des thérapeutes faire état de la possibilité d’une « lecture symbolique du corps et des maladies ». Bravo, mais attention ! À mon avis, beaucoup manquent de rigueur et de recul. Certains ont même quelque chose de fanatique, tendant à enfermer les patients dans des systèmes « sorciers » de croyances culpabilisantes. Tel conflit, tel trauma, telle parole agressive provoqueraient forcément un cancer, ou un autre mal mortel, dont vous ne pourriez guérir qu’en remontant à la source du problème, etc. Beaucoup de gens sont séduits, tant ils sont assoiffés de sens. Dans certains cas, ça marche, parce qu’un « effet sorcier » placebo peut évidemment jouer. Mais souvent, je constate que ça jette des sorts négatifs. Les gens se sentent prisonniers de situations sur lesquelles ils ne peuvent pas grand-chose et ça les enfonce plus que ça ne les aide. Et ces thérapeutes ne se rendent pas compte qu’ils peuvent devenir carrément dangereux – en toute bonne foi ! Un conseil : ne vous contentez pas des présentations orales, lisez les textes, vérifiez leur cohérence de fond. Il faut du discernement. Ce sont des questions où l’on ne peut pas, sous prétexte de « tisser des liens » entre tout et n’importe quoi, se permettre la moindre discontinuité logique.
On a donc vu le placebo (ou nocebo) général. Et qu’appelez-vous « placebo spécifique » ?
À côté de la cascade de réactions involontaires dont nous venons de parler, notre pensée cognitive rationnelle peut entrer en jeu (« je sais que ce médicament va me faire du bien »), provoquant une émotion (« je me sens déjà mieux »), qui va elle-même avoir un effet physique (« je constate que l’inflammation de ma gorge s’est atténuée »). Autrement dit, la pensée positive volontaire, à la façon de la méthode Coué, trouve là son explication : nous pouvons décider d’aller mieux, et cela a des chances de fonctionner.
Notre compréhension de l’effet placebo nous ouvre-t-elle de nouvelles perspectives ?
Fantastiques ! Malheureusement, dans les hôpitaux universitaires, on travaille beaucoup avec les laboratoires pharmaceutiques, dont la principale préoccupation est justement de « repérer l’effet placebo » et de « l’éliminer » des recherches - comme si c’était un empêcheur de soigner en paix, alors que c’est un allié ! C’est qu’il s’agit de prouver la toute-puissance de la molécule, donc de la société pharmaceutique qui va s’enrichir dessus. On comprend la logique, mais elle est devenue mortelle. Ce besoin de tout contrôler nous vient du XVII° siècle. C’est Descartes, c’est Locke : l’homme se situe en dehors de la nature, que sa mission est de contrôler, et la raison peut nier le corps. L’épistémologue Isabelle Stengers et l’ethnopsychiatre Tobie Nathan m’ont dit un jour : « Finalement, l’effet placebo, c’est la blessure narcissique des médecins, ça leur renvoie qu’il n’y a pas qu’eux qui guérissent et ça leur est insupportable ! »
Cela dit, on peut aussi voir le verre à moitié plein ! En réalité, je suis un homme heureux. L’université de Bruxelles et l’Université de Louvain m’invitent à donner des cours sur les liens corps-esprit, c’est incroyable ! Quand je fais une conférence à Bruxelles, il y a plus de mille personnes par salle, avec au moins deux cents médecins chaque fois. Je reçois du courrier de partout. Même de France, qui est tout de même le pays le plus conservateur d’Europe !
Vraiment ?
Le Pr Didier Sicart, qui préside en France le Comité d’éthique de la biologie, vient de m’écrire en me disant : « Vous avez fait un livre de ponts, un livre horizontal, et dans notre culture, c’est bien, car nous enseignons de manière beaucoup trop verticale. » Mais il termine en disant : « Tout ce que vous dites est rigoureusement exact. J’ai juste un peu peur que tout ça reste une utopie. » Je lui ai répondu : « Mais enfin, vous faites justement partie des gens qui peuvent faire changer les choses ! Si vous ne pouvez rien faire, alors qui ? » Comme dit une phrase de Borgès, que j’ai reprise en conclusion de mon livre : « L’utopie n’est visible qu’à l’œil intérieur. » En réalité, je pense que sans spiritualité, dans la médecine comme dans toute la société, le XXI° siècle ne sera pas ! Je n’entends pas le mot spiritualité au sens religieux, mais plutôt comme un désir de comprendre le monde intérieur : comment ça fonctionne ? Quelles causes produisent quels effets au-dedans de nous ? Sans une vraie réflexion et une vraie respiritualisation de la société, y compris dans la médecine, on n’arrivera jamais à faire évoluer la conscience humaine ! Alors, la peur du Pr Didier Sicart n’aura plus lieu d’être : pour l’œil intérieur, l’utopie devient une réalité sans problème.
Vous y allez quand même fort ! Pratiquer une médecine transdisciplinaire n’est déjà pas évident ; alors, réclamer qu’elle soit spirituelle, c’est beaucoup demander !
C’est la remarque que j’entends le plus en France ! Quand je donne mes conférences en Belgique ou en Suisse, cette question ne se pose jamais. En France, je vois à l’évidence un énorme problème de culpabilité. Beaucoup de gens me disent par exemple : « Si vous mettez en évidence un lien aussi fort entre corps et esprit, alors on deviendra coupable de tomber malade ! » Cette culpabilité typiquement hexagonale, je me sens obligé de la recadrer chaque fois, en disant : « Voyons, il ne s’agit pas de culpabilité, mais de responsabilité. Personne n’est coupable de tomber malade, mais rendons-nous compte que nous mettons parfois en place certaines causes, dans nos comportements, et dans nos manières de penser, qui créent des conséquences favorisant la maladie. Reprenons donc notre responsabilité, c’est-à-dire étymologiquement notre “habilité à répondre” ».
Et puis, il y a ce conflit spiritualité/laïcité mal digérée... Un médecin de Perpignan m’a dit un jour, d’un ton offusqué : « Mais, monsieur, l’Ordre des médecins ne nous autoriserait pas, en France, à parler de spiritualité avec votre liberté ! » Je lui ai répondu : « Si vous le faisiez, vous ne feriez rien de mal : vous réfléchiriez juste à ce qu’est un être humain et à la façon de lui redonner sa grandeur. » Nous avons un cerveau qui gère tout le physique de notre corps, c’est le reptilien, siège des réactions de défense, réglages de température, système immunitaire, inflammatoire, réparateur, etc. Nous avons aussi un cerveau plus évolué, mammifère, qui traduit l’information physique en émotions – emovere, en latin, veut dire « mettre en mouvement », le corps, mais aussi la pensée... créant ainsi un sentiment dans notre troisième couche corticale, le cerveau cognitif, siège de la pensée, que nous partageons avec les grands primates et les cétacés. Eh bien, quand on est capable de créer un lien fluide entre ces trois niveaux, physique, émotionnel et intellectuel, j’estime que l’on entre dans une quatrième dimension, qui est la dimension spirituelle. Spirituel au sens de « compréhension du fonctionnement de l’esprit », cet esprit étant, dans l’expérience humaine, à la fois physique, émotionnel et intellectuel.
Vous utilisez ces mots dans le sens où l’anthropologue Gregory Bateson parlait d’une « écologie de l’esprit »....
Et je ne trouve pas cette démarche déraisonnable. Dans le contexte écologique actuel, où l’on se rend compte qu’une machination est en branle, avec sa logique folle, qui risque de nous emmener dans des difficultés planétaires à vitesse accélérée, il faut avoir un minimum de jugeote, pour rectifier le tir et changer de paradigme. Nous ne faisons là que reprendre ce que des pionniers ont dit dès les années 60. Vous citez Bateson, repensons en effet à tous ces chercheurs, souvent des exilés allemands ou autrichiens, qui sont allés créer en Amérique les écoles de Palo Alto, les instituts d’Esalen, etc. Tous ces gens, souvent des psy qui avaient quitté Freud, ont commencé à voir l’être humain d’une autre manière, pas seulement d’un point de vue mental, en oubliant le corps, mais en utilisant toutes les portes qui mènent au cœur de l’individu.
C’est dans cette Amérique-là que vous avez suivi une formation de guérisseur, pendant quatre ans, après avoir abandonné une brillante carrière de chirurgien en Belgique, où l’on vous avait choisi, par exemple, pour opérer le roi. Étonnant parcours !
Un matin de janvier 1998, je suis arrivé à l’hôpital, où je venais décrocher un poste de chef de clinique, au département de cancérologie de l’Université de Bruxelles. Ma secrétaire m’a parlé et soudain, j’ai eu l’impression qu’elle était martienne. C’était si impersonnel, mécanique, déshumanisé ! Je me suis enfermé dans mon bureau, affolé par la perspective de devoir passer ma vie dans ce monde-là. J’ai pris mon stylo et, en cinq minutes, j’ai écrit ma lettre de démission au recteur de la faculté, lui demandant de pardonner ma soudaine, mais radicale prise de conscience. À 11 heures du matin, j’étais dehors avec l’impression de naître une seconde fois. Je suis ainsi, quand j’ai pris conscience de quelque chose, je suis obligé de le mettre en pratique illico. Je ne supporte pas de ne pas être cohérent. Si j’étais resté dans cet hôpital, je serais tombé gravement malade. Après, j’ai vécu différentes aventures rocambolesques (comme de me retrouver directeur général de la filiale française d’Armani, le grand couturier de Milan, puis vendeur dans une boulangerie...), mais ma vocation de thérapeute a refait surface et j’ai abouti à une grande envie : partir aux États-Unis, étudier dans l’école de la fameuse Barbara Brennan, pour comprendre comment fonctionnent les guérisseurs, donc le processus de guérison.
Des guérisseurs ! Vous n’aviez pas peur de passer pour un farfelu ?
Non, parce que c’était un laboratoire de recherche incroyable, avec mille étudiants venus du monde entier, des médecins occidentaux comme moi, mais aussi des lamas tibétains, des guérisseurs des contrées les plus reculées, des gens formidablement étranges, mais pris dans un cadre structuré, l’école étant reconnue officiellement, ce qui me rassurait malgré tout. La solidité de mon background scientifique s’alliait enfin avec mon envie d’explorer des zones inconnues. Cela dit, j’avoue que, durant ces quatre ans de formation, j’ai plusieurs fois failli abandonner, parce que l’apprentissage du métier de guérisseur demande un énorme lâcher prise, notamment par rapport à l’habitude de certitude dans laquelle est formé tout médecin occidental. Ce qu’on me demandait de travailler, ici, c’était ma qualité de présence, par exemple en pratiquant le taï chi et le qi gong, et d’autres outils que l’on mettait à notre disposition. Ma thèse finale s’est intitulée « Guérir par la présence »...
S’agit-il de cette dimension dont parle l’haptonomie, par exemple en Espagne, où des accoucheurs ont appris que leur simple présence (passive !) dans la pièce pouvait accroître les douleurs de l’enfantement, contrairement à celle des sages-femmes, et que cette présence pouvait se travailler, au point de renverser la tendance et de devenir bénéfique chez les accoucheurs conscients de ces dimensions ?
Voilà ! La qualité de présence peut aussi se montrer par des exercices de cohérence cardiaque. Certaines expériences montrent que quand votre champ électro-magnétique change, cela modifie aussi les fréquences cérébrales de votre interlocuteur. Nous sommes tous bel et bien dans une sorte de « reliance vibratoire » ! Nous le vivons sans le savoir, mais des études commencent à le montrer. Bref, dans cette Barbara Brennan School of Healing, au contact des guérisseurs, j’ai appris ceci : pour que la santé puisse habiter un être, il lui faut développer trois choses : de la fluidité, de la confiance, de la cohérence. La fluidité, c’est le lâcher prise, c’est la vie : nous sommes à 75% de l’eau et la rigidité nous tue. La confiance, c’est avoir foi en soi, en l’autre, en la vie, en la guérison. Quant à la cohérence, elle signifie que je dois essayer à tout moment de savoir ce que je pense vraiment au fond de moi et m’axer dessus. Suis-je guidé par mes peurs ? En ce cas, je dois tâcher de les dissoudre, la défense n’est jamais une bonne voie. La cohérence, c’est dire ce que je pense et faire ce que je dis, c’est-à-dire adhérer pleinement à ce que je crois – si je crois que cette pilule va me guérir, que ce marabout va me soigner, ça va marcher. Les guérisseurs m’ont appris à aider les gens à réinstaurer ces trois dimensions en eux. Le drame de l’homme occidental, c’est qu’il veut tout prouver et de ne plus rien croire. Du coup, il ne guérit plus dans sa globalité, physique, psychique et sociale.
Mais la cohérence vous interdit précisément de faire semblant de croire ! Il vous a donc fallu réussir à hisser votre foi au niveau de votre raison de médecin, de scientifique ?
Barbara Brennan est une guérisseuse new-age : elle croit vraiment qu’elle voit objectivement le « Bouddha bleu de la médecine », qu’elle est entourée de guides, d’archanges, enfin toute la panoplie ! Je pense que ça la met dans un état de cohérence intense. Si le patient en face d’elle entre dans cette cohérence, ça lui permet de retrouver sa fluidité, sa confiance et sa propre cohérence... Il n’est pas faux que, dans l’ombre de ces gens, il y a un désir de toute puissance. De ce point de vue, ils sont typiquement occidentaux. C’est avec cet orgueil que les religions du Livre ont colonisé le monde. À partir du moment où vous vous dites en contact avec une vérité révélée extérieure, qui est l’Éternel, ou le Fils de Dieu, ou l’Esprit d’Allah, vous vous permettez de dire : « J’ai la Vérité et vous devez me croire ! » Barbara Brennan est un peu comme ça. C’est aussi pour ça que, plus d’une fois, j’ai eu envie de quitter son école... Le problème, c’est que chaque fois que je commençais à douter de ce que je faisais, mon efficacité chutait à pic. Je restais un thérapeute honnête, mais je perdais cette qualité de présence qui permet de débloquer des problèmes parfois de façon ahurissante. Je me suis donc demandé comment continuer à adhérer à l’essence de ce qu’on m’apprenait, sans passer par le folklore de ces gens. Ou plutôt : comment m’en remettre à mon propre folklore, à mes mots, à ma culture ? Moi, ma culture est scientifique et je sais qu’au fond de moi, ma quête est là : je vais devoir mener une recherche de fond, scientifique, sur la confiance, la fluidité et la cohérence. Et j’espère qu’à 60 ans, je serai un guérisseur qui ne publiera plus rien, mais qui aura réintégré sa culture dans son acte de guérison.
Entre la fluidité, la confiance et la cohérence, c’est le troisième terme qui revient le plus souvent dans votre bouche...
J’accompagne beaucoup de patients dans le cancer. Je me rends compte qu’il y a toujours chez eux quelque chose qui a quitté la cohérence. On peut les aider énormément, au cours de leur maladie, en les aidant à retrouver du sens, à savoir ce qu’ils veulent vraiment dans la vie, à le dire, à l’assumer et, du coup, parfois, à ressortir de la maladie, qui aura joué le rôle d’un catalyseur de changement. Cela dit, la confiance, c’est-à-dire la foi, est aussi importante que la cohérence. Le patient doit y croire, mais le médecin aussi ! Essentielle est la façon dont il annonce les choses à ses patients. Trop de médecins ne réalisent pas l’impact qu’a leur moindre parole. On me rapportait récemment le cas d’une femme soignée pour un cancer, qui attend anxieusement ses résultats et à qui son médecin dit : « C’est pas mal, la tumeur a disparu. » Elle s’étonne : « Pas mal ? Vous voulez dire que c’est génial, non ? » Et lui : « Soyons prudent, madame, on n’est jamais à l’abri d’une récidive. » Le lendemain, cette femme avait 39° de fièvre, avec chute brutale de son immunité. J’ai interpellé le cancérologue, que je connais, sur cette réponse irresponsable. Il m’a rétorqué : « Comment veux-tu que j’aie de l’espoir, ma femme est morte du même cancer ! » J’étais furieux : « Alors change de métier ! Si toi-même, tu ne crois pas à la possibilité de guérison de tes patients, comment veux-tu qu’eux y croient ?! » La croyance en la guérison est indispensable pour guérir. Nous avons besoin de « médecins guérisseurs » qui croient à quelque chose de puissant.
Propos recueillis par Patrice van Eersel